Un actif financier est un titre ou un contrat donnant droit à la propriété d’un actif ou aux versements de paiements. Il comprend aussi la trésorerie d’entreprise.
Voyons dans cet article une définition détaillée de cette notion, comment l’évaluer et à quoi les actifs financiers servent pour une entreprise.
Nous verrons aussi l’impact de la liquidité pour choisir son actif financier.
Enfin, nous verrons s’il est obligatoire de détenir des actifs financiers pour une bonne gestion financière.
Voyons ce qu’est un actif, puis plus spécifiquement un actif financier.
Pour comprendre ce qu’est un actif financier, il faut d’abord comprendre ce qu’est un actif pour une entreprise.
Les actifs d’une entreprise représentent l’ensemble de ce qu’elle possède.
Ils sont répertoriés au niveau du bilan dans la colonne de gauche :
Très concrètement, une entreprise tire des ressources (passif) et les alloue, elle “emploie” ces ressources (actif).
Une entreprise doit, de manière logique, réaliser la meilleure allocation de ses ressources en fonction des actifs à sa disposition.
Un actif financier est soit :
Cet actif financier est relativement intangible même si on distingue les actifs financiers des actifs incorporels (brevets par exemple). En effet, les actifs financiers peuvent être des titres reposant sur des actifs tangibles, d’où la nuance.
Les actifs financiers peuvent être catégorisés dans :
Voici quelques exemples d’actifs financiers :
Remarque : en économie, la monnaie est un actif monétaire et non un actif financier. Mais il est communément admis de confondre actif financier et actif monétaire pour simplifier la compréhension, notamment en comptabilité.
Voici le bilan consolidé de Danone au 30 juin 2022 :
Les actifs financiers sont placés dans la partie Actif évidemment. Puis ils se placent dans les immobilisations s’il est prévu de les conserver plus d’un an ou dans les actifs courants sinon.
Les actifs financiers de Danone au 30 juin 2022 sont les suivants :
Évaluer un actif financier peut être un casse-tête dans la gestion comptable et financière de votre entreprise. Voilà comment procéder :
L’actif financier est initialement comptabilisé à son coût d’acquisition :
En cas de variation notable de la valeur d’un actif financier, l’entreprise peut procéder à une réévaluation :
Cette réévaluation peut alors avoir un impact considérable sur les soldes intermédiaires de gestion.
Attention :
Les titres de placement (actions, obligations…) de court terme (qui ont vocation à être détenus moins d’un an) sont évalués à leur valeur réelle à la clôture de l’exercice.
Si leur valeur augmente ou diminue, il faut reporter ce gain ou cette perte au niveau du compte de résultat.
Les actifs financiers peuvent avoir de multiples utilités :
Au même titre qu’un particulier, une entreprise a parfois des excédents qu’elle investit dans l’espoir de réaliser une plus-value ou de percevoir un revenu.
Certaines entreprises en ont fait le cœur de leur activité : les banques.
Par exemple, une entreprise peut décider d’acheter les actions d’une startup car elle a été l’un de ses premiers clients. L’entreprise participe à la levée de fonds de la startup pour la soutenir et a la possibilité de gagner une belle plus-value en cas de revente.
Par exemple, certaines entreprises ont des variations importantes de trésorerie. Il peut donc être intéressant, dans les moments où la situation financière est la meilleure, d’investir dans des actifs financiers de court terme, afin de pouvoir les revendre dès que le vent tourne.
Les actifs financiers peuvent être utilisés comme un moyen de diversification de risque ou de couverture.
L’idée est globalement de se protéger contre certaines fluctuations. Par exemple, si une entreprise repose énormément sur le prix du beurre, une augmentation drastique pourrait être préjudiciable pour elle.
Les produits dérivés sont des actifs financiers qui peuvent être utiles dans ce cas. L’entreprise doit alors souvent se faire accompagner par une banque dont c’est l’activité principale. Elle pourra trouver la meilleure façon de se couvrir contre ces risques.
Les actifs financiers comprennent les participations dans certaines entreprises.
Or, il peut être très intéressant pour une entreprise donnée de prendre des participations dans des entreprises : partenaires, clientes, fournisseurs, concurrents etc.
Au-delà des revenus générés, détenir une participation dans ces entreprises peut permettre d'exercer une influence, un contrôle qui peut s’avérer utile pour les intérêts de la première société.
La question de la liquidité d’un actif financier est importante car c’est souvent un facteur déterminant pour déterminer la stratégie d’investissement.
Nous avons pas mal évoqué les sujets de liquidité, avec les différents ratios, dans notre article sur le bilan financier. Mais ici, concentrons-nous sur la définition, les avantages et les inconvénients de posséder des actifs financiers plus ou moins liquides.
Définition : la liquidité d’un actif est la capacité à transformer un actif en cash rapidement.
L’actif financier le plus liquide est donc bien évidemment le cash lui-même. En effet, c’est un actif que tout le monde accepte et qui est mobilisable de manière instantanée.
Les actions, quant à elles, sont plus ou moins liquides en fonction de l’entreprise : s’il y a assez de vendeurs et d’acheteurs prêts à vendre et acheter des actions de cette entreprise alors les actions de ce marché seront considérées comme liquides.
Par exemple, si une entreprise est quasiment en faillite, plus personne ne veut acheter des actions de cette entreprise. L’action de cette entreprise est alors un actif financier illiquide.
Avoir un actif financier liquide présente plusieurs avantages :
La possibilité de convertir rapidement un actif en cash permet de pouvoir mobiliser du cash rapidement. Cela permet de pouvoir saisir des opportunités plus rapidement, de pouvoir obtenir des financements imprévus plus facilement.
Pouvoir mobiliser du cash plus rapidement permet à une entreprise de mieux faire face à ses engagements financiers. Cela réduit ses probabilités de faillite.
Les placements les plus liquides sont les moins risqués, notamment grâce aux garanties. L’Etat garantit jusqu’à 100 000 euros par déposant.
Il y a en finance le concept de “prime de liquidité” qui traduit le rendement théorique supplémentaire exigé par un investisseur pour un investisseur peu liquide.
C’est pour cette raison que les actifs financiers les plus liquides sont aussi ceux qui présentent, tout chose égale par ailleurs, des rendements plus faibles que les actifs financiers moins liquides.
Au-delà de la comparaison avec d’autres actifs financiers, l’argent qui est mobilisé pour investir dans des actifs financiers liquides est de l’argent qui n’est pas utilisé pour investir dans les activités courantes de l’entreprise.
Selon l’activité, c’est de l’argent qui aurait pu permettre d’acheter du matériel, des bureaux, ou même recruter.
Si le montant alloué aux investissements en actifs financiers très liquides, donc assez peu rentables, devient très important, le signal envoyé au marché devient négatif.
En effet, cela pourrait indiquer au marché que l’entreprise ne voit pas d’axe de développement rentable dans les prochaines années et qu’elle préfère utiliser l’argent disponible pour investir dans des placements peu rentables
Cela pourrait réduire la confiance des investisseurs et ainsi réduire les investissements, le prix de l’action, etc.
Absolument pas.
D’ailleurs, la majorité des entreprises ne possèdent pas d’actifs financiers, ou en tout cas très peu.
C’est même un assez bon signe pour une entreprise (jeune en tout cas) de ne pas en posséder, puisque cela signifie que l’ensemble de ses actifs sont mobilisés dans son activité principale.
NB : évidemment cette remarque ne fonctionne pas pour une entreprise qui évolue dans le domaine financier et qui doit détenir des actifs financiers pour opérer.
Les actifs financiers sont plutôt quelque chose de commun aux grandes entreprises, à partir d’un certain niveau de développement, quand le besoin de diversification se fait ressentir.