Le cash burn est une notion spécifique à l'univers des start-ups, qui ont la particularité - du fait de leur modèle de développement - de devoir consommer de la trésorerie lors de la phase de lancement d'activité. C'est un indicateur incontournable pour la gestion financière d'une entreprise en croissance.
Pour bien comprendre cette notion, prenons l'exemple du cas typique des start-ups développant des produits ou services technologiques. Au départ, ces start-ups doivent consentir de lourds investissements pour construire une première version du produit (souvent appelée "MVP / Minimal Viable Product"). Pendant cette période de plusieurs mois (voire parfois de plusieurs années), le produit ne peut pas être vendu, et la start-up ne peut donc pas générer de chiffre d'affaires. Ensuite, une fois la commercialisation lancée, l'atteinte d'un volume critique est souvent nécessaire afin de générer des profits, ce qui peut prendre plusieurs mois à nouveau.
Pendant toute cette période, la société sort plus de trésorerie qu'elle n'en rentre : elle consomme donc du cash.
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En général, le cash burn est observé mensuellement.
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Ceci dit, afin de lisser de potentielles entrées ou sorties importantes, le cash burn est souvent observé en prenant une moyenne sur plusieurs mois. 3 mois est généralement considéré comme une bonne pratique :
Par ailleurs, certains éléments exceptionnels ne doivent pas être pris en compte dans le calcul du cash burn. Dans notre exemple ci-dessus, les 45 000 € d'injection de cash lors du dépôt de capital ne doivent pas être pris en compte car ils correspondent à un flux de financement (qui n'est donc pas directement lié à l'activité de l'entreprise).
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Une fois que je connais mon cash burn, il est crucial de le maîtriser afin d'être en mesure de le rationaliser. En effet, en connaissant précisément les postes de coûts principaux à l'origine de ma consommation de cash, je suis capable d'identifier une par une les dépenses sur lesquelles je pense pouvoir limiter ma consommation en cas de besoin, ou à l'inverse augmenter les budgets sur les postes que j'identifie comme particulièrement stratégiques.
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L'analyse détaillée des dépenses permet de comprendre où l'argent est dépensé et quelles sont les zones où des économies peuvent être réalisées. Utiliser des outils de suivi et de reporting peut faciliter cette tâche.
La mise en place d'un budget basé sur l'analyse des dépenses aide à allouer les ressources de manière efficace. Prioriser les dépenses essentielles et stratégiques peut conduire à une utilisation plus judicieuse du cash.
L'instauration de contrôles et de politiques de dépenses permet d'assurer que l'argent est dépensé conformément aux objectifs et aux priorités de l'entreprise.
Identifier et investir dans les domaines qui génèrent le plus de valeur pour l'entreprise permet de maximiser le retour sur investissement et de soutenir la croissance.
La situation financière d'une entreprise peut évoluer rapidement. Réviser et ajuster le budget et la stratégie de cash burn régulièrement aide à maintenir l'alignement avec les objectifs et les réalités changeantes de l'entreprise.
En somme, maîtriser et rationaliser le cash burn requiert une compréhension profonde des dépenses, une planification judicieuse, des contrôles stricts, et une volonté d'adapter et de réajuster selon les besoins de l'entreprise.
La connaissance de mon cash burn me permet de calculer un autre indicateur clé : le runway, qui correspond au nombre de mois qu'il me reste en prenant en compte mon cash burn et mon niveau de trésorerie actuelle. Il se calcule ainsi :
Par exemple, si je dispose d'un solde bancaire de 60 000€ et que mon cash burn est de 10k€ / mois, alors mon runway est de 6 mois.
Autrement dit, je dispose de deux possibilités pour assurer la survie de ma société à cet horizon :
Dans une situation de ce type, il est d'ailleurs primordial de prendre les devants et d'anticiper au maximum. En effet, lorsqu'un dirigeant réalise que son runway est de l'ordre de 6 mois, il doit à tout prix engager les démarches de recherche de financement le plus vite possible. Autrement, il se retrouvera dans une position très défavorable dans les discussions avec de potentiels investisseurs étant donné qu'il sera contraint d'accepter la première proposition venue, au risque de ne pas voir son projet survivre par manque de cash.
La connaissance et la maîtrise de mon cash burn est donc un élément absolument clé dans le pilotage de la stratégie de mon entreprise.
Cela me permet de piloter le plus précisément possible la vitesse à laquelle je souhaite exécuter mon projet : est-ce que je préfère être prudent et limiter mon cash burn autant que possible quitte à ralentir l'avancée de mon projet, ou est-ce qu'il est plus judicieux d'accélérer autant que possible quitte à devoir trouver de nouveaux financements très rapidement ?
La connaissance fine de mon cash burn me permet également d'aller un cran plus loin dans le pilotage de la stratégie de mon projet : l'allocation des ressources entre les différents besoins (ex. : tech, marketing, opérations) est-elle adaptée à la phase de développement de mon projet ? Dois-je accentuer mes efforts et mes dépenses marketing afin de tenter d'augmenter plus rapidement mes recettes, quitte à accentuer mon cash burn à court terme ? Dois-je octroyer plus de ressources au développement produit afin de mieux satisfaire mes clients et mes prospects ?
Vous l'avez compris, la maîtrise des notions de cash burn et de runway est absolument indispensable à tout fondateur de start-up qui souhaite pouvoir piloter sa stratégie de développement sereinement en pilotant l'allocation de ses budgets opérationnels au jour le jour et en anticipant ses éventuels futurs besoins en financement.
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