Découvrez dans cet article ce qu’est le seuil de rentabilité prévisionnel, comment le calculer à partir des informations comprises dans votre budget prévisionnel, comment en déduire le point mort de votre entreprise, et comment utiliser ces indicateurs.
Le seuil de rentabilité prévisionnel est le chiffre d’affaires (hors taxes) minimum qu’une entreprise anticipe comme étant capable de couvrir l’ensemble de ses dépenses.
Il fait partie des outils nécessaires pour gérer et anticiper votre trésorerie avec le plan de financement.
Le seuil de rentabilité est dit prévisionnel s’il est calculé pour une période future. Il est aussi possible pour une entreprise de calculer a posteriori le seuil de rentabilité d’un de ses exercices passés.
Votre budget prévisionnel vous fournit les outils nécessaires pour effectuer le calcul du seuil de rentabilité prévisionnel.
Il est aussi intéressant à consulter pour comparer votre chiffre d’affaires prévisionnel à ce seuil afin de déterminer si vos prévisions de ventes vous placent dans une zone de rentabilité.
Voir aussi notre article sur le calcul ca prévisionnel.
Bien connaître ces seuils est aussi utile afin d’anticiper des décisions plus importantes comme par exemple la mise en place d’une convention de trésorerie ou même une convention de trésorerie intragroupe.
Si l’on reprend la définition du seuil de rentabilité, les charges sont essentielles car elles représentent les dépenses que l’entreprise doit couvrir pour atteindre l’équilibre financier.
Les charges futures d’une entreprise, telles qu’elles ont été anticipées par ses dirigeants, sont présentes au compte de résultat prévisionnel. Elles se décomposent en deux catégories distinctes.
Les charges fixes doivent être payées régulièrement, qu'il y ait des revenus ou non. Parmi les exemples courants de charges fixes, on trouve :
Les charges variables sont directement liées à la production ou aux ventes. Par conséquent, elles incluent comme exemples courants :
La distinction entre charges fixes et variables peut parfois être difficile (par exemple pour certains impôts ou taxes), ce qui peut conduire à des difficultés pour calculer le seuil de rentabilité.
Le calcul du taux de marge sur coûts variables (TMCV) nécessite de connaître la marge sur coûts variables (MCV). La marge sur coûts variables est égale au chiffre d’affaires (CA), après soustraction des charges variables (CV).
Le TMCV se calcule ensuite simplement en faisant le ratio entre la MCV et le chiffre d’affaires.
Pour résumer :
- MCV = CA-CV
- TMCV =MCVCA
Nous avons maintenant tous les éléments nécessaires pour déterminer le seuil de rentabilité prévisionnel en fonction de nos prévisions. Il ne reste plus qu’à appliquer la formule suivante :
Seuil de rentabilité prévisionnel = Charges fixes / Taux de marge sur coûts variables
Imaginons qu’un fabricant de meubles se demande combien de chiffre d’affaires il faudrait qu’il fasse l’année prochaine afin de couvrir ses coûts. Il prévoit des charges fixes s’élevant à 10 000 euros.
Quant aux charges variables, il sait que son taux de charges sur coûts variables était à 40% cette année, et il pense qu’il restera inchangé l’année suivante. Notons que pour trouver ce taux, il a dû utiliser comme donnée son chiffre d’affaires actuel.
On trouve :
Seuil de rentabilité prévisionnel = 10 000 / 40% = 25 000 euros
Effectivement, avec 20 000 euros de chiffre d’affaires, l’entreprise est bien à l’équilibre :
Le seuil de rentabilité prévisionnel est de 20 000 euros, ce qui signifie que pour ne pas subir de pertes, cette entreprise devra vendre pour au moins cette somme en meubles.
A noter :
Pour être sûr d’avoir bien calculé le seuil de rentabilité prévisionnel, il suffit de vérifier que le chiffre d’affaires est bien égal à la somme des charges fixes et variables. Autrement dit, il faut vérifier que le bénéfice est bien égal à 0 lorsque le chiffre d’affaires est égal au seuil de rentabilité.
Il faut comprendre que le taux de marge sur coûts variables est le ratio qui permet de mesurer la part du chiffre d’affaires qui pourra servir à payer les coûts fixes après avoir payé les coûts variables.
Ainsi, on retrouve à l’équilibre :
CA TMCV = CF
CA=TMCVCF
Ici, on a désigné par CA le seuil de rentabilité car il s’agit en réalité du chiffre d’affaires prévisionnel en situation d’équilibre.
Le point mort est un indicateur complémentaire qui permet d’interpréter différemment le seuil de rentabilité prévisionnel.
C’est un indicateur de durée, exprimé en jours, semaines, mois ou années. Il nous dit combien de temps l’entreprise doit tourner avant d’atteindre la rentabilité.
Point mort= seuil de rentabilité / (CA / 365)
On divise le seuil de rentabilité par le chiffre d’affaires journalier, ce qui nous donne le nombre de jours qu’il faudra pour atteindre ce seuil.
Si l’on reprend l’exemple précédent, imaginons que notre fabricant de meubles ait atteint un chiffres d’affaires de 40 000€.
Il réalise donc un bénéfice puisqu’il surpasse le seuil de rentabilité de 25 000€. Mais en combien de temps devient-il rentable ?
Au 228ème jour, le fabricant sera quasiment à l’équilibre mais pas tout à fait. Il lui faudra donc 229 jours pour dépasser le seuil de rentabilité et devenir rentable.