Découvrez dans cet article ce que sont les flux de trésorerie, comment les calculer, ce qu’est un tableau de flux de trésorerie et comment les optimiser dans le cadre d’une bonne gestion de trésorerie.
Très concrètement, les flux de trésorerie désignent les rentrées et sorties d’argent d’une entreprise. Ces flux concernent à la fois la trésorerie nette mais aussi les équivalents de trésorerie. On simplifiera par la suite en désignant cet ensemble par “la trésorerie”.
Le terme anglais pour désigner les flux de trésorerie est “cash flows”. On l’utilise aussi largement en français.
Une entreprise collecte de l’argent (flux de trésorerie entrants) et en dépense (flux de trésorerie sortants). La somme des flux de trésorerie, entrants et sortants, donne la variation nette de trésorerie d’une entreprise pendant une période donnée. Pour effectuer correctement le trésorerie calcul de cette variation nette, il est essentiel d'avoir une bonne compréhension des flux de trésorerie entrants et sortants.
A retenir :
On parle aussi de “flux nets de trésorerie” qui renvoient à cette même notion.
Analyser cette variation de trésorerie permet d’évaluer la liquidité d’une entreprise (sa capacité à mobiliser de l’argent rapidement) et plus globalement d’évaluer la santé financière de cette entreprise.
Faire l’état des lieux des flux de trésorerie permet ainsi d’analyser, diagnostiquer et anticiper les enjeux financiers de l’entreprise et fait partie intégrante de la gestion de trésorerie.
Une variation nette de trésorerie positive est ainsi souhaitable car elle permet de disposer de trésorerie supplémentaire pour :
Par exemple, les startups qui lèvent des fonds ont par définition des cash flows négatifs, et elles compensent cette baisse de trésorerie liée à leur activité par de l’argent extérieur à l’entreprise (les fonds levés).
Cette situation de cash flow négatif est acceptable dans ce cas pour :
Même pour une entreprise plus traditionnelle, il est courant de connaître des périodes plus difficiles et d’avoir une variation nette de trésorerie négative.
L’entreprise peut alors utiliser la trésorerie accumulée lors des précédents exercices ou recourir à une source de financement externe (temporaire ou permanente).
Un suivi de trésorerie est alors nécessaire pour s’assurer de la solvabilité de l’entreprise.
Analyser les flux de trésorerie d’une entreprise est aussi utile pour décider de la politique de financement d’une entreprise :
Il ne faut pas confondre résultat net et flux de trésorerie.
Il y a certains éléments qui sont pris en compte dans le résultat net mais qui ne se traduisent pas par un flux de trésorerie.
Or, comme l’adage le dit, “cash is king”. La trésorerie prévaudra toujours car c’est un élément concret, qui ne dépend pas d’ajustements comptables arbitraires.
Le tableau de flux de trésorerie fait partie des 3 états financiers (avec le bilan et le compte de résultat) et il regroupe l’ensemble des flux de trésorerie d’une entreprise sur une période donnée (souvent un an ou un trimestre).
Par exemple, sur une période d’un an allant du 31/12/2024 au 31/12/2025, le tableau de flux de trésorerie recense l’ensemble des flux de trésorerie qui ont eu lieu pendant l’année 2025.
La variation nette de trésorerie (concept qu’on a vu juste avant, qui est la somme de l’ensemble des flux de trésorerie) est le “résultat” de ce tableau.
En général, une fois la variation nette de trésorerie calculée, le tableau présente le montant de la trésorerie au début de la période, la variation nette et ainsi la trésorerie en fin de période.
Et on a alors :
En reprenant l’exemple précédent :
Voici ci-dessous un exemple concret de tableau de flux de trésorerie provenant des comptes de Danone.
Tableau de flux de trésorerie de Danone :
Nous avons réalisé un article complet sur le tableau de flux de trésorerie qui approfondit ces sujets.
On distingue, comme on peut le voir dans le tableau de flux de trésorerie de Danone plus haut, trois types de flux de trésorerie :
Ces flux de trésorerie matérialisent les rentrées d’argent et les dépenses liées à l’activité courante. On parle aussi de flux de trésorerie d’exploitation.
L’intérêt de cette catégorie de flux de trésorerie est de comprendre si les activités courantes parviennent à s’autofinancer ou s’il elles ont un besoin de financement.
Les flux de trésorerie provenant des activités d’investissement sont liés à des variations des actifs non courants (actifs corporels, actifs financiers etc.).
Par exemple, l’achat d’une usine, qui est un investissement pour l’entreprise, est un flux sortant lié aux investissements. Mais si l’entreprise vend une usine, c’est alors un flux entrant.
On retrouve aussi des flux liés à l’investissement en recherche et développement, ou encore l’investissement en produits financiers (achat d’actions d’entreprise).
Des flux de trésorerie négatifs liés à l’investissement ne sont pas forcément alarmants. Une entreprise se portant bien peut souhaiter se développer et beaucoup investir.
Il est donc important d’analyser cette catégorie de flux dans une vue d’ensemble de l’entreprise.
Les flux de trésorerie provenant des activités de financement traduisent les flux liés à la structure financière de l’entreprise.
Il y a un nombre limité de flux possibles :
Quand on parle de flux de trésorerie (ou cash flows), il est impossible de passer à côté de la notion de flux de trésorerie disponible (ou free cash flow).
Le Free Cash Flow (FCF) représente le flux de trésorerie restant après les dépenses pour soutenir les opérations et renouveler les actifs. Plus simplement, c’est la somme des flux liés aux activités et aux investissements.
C’est un indicateur qui est énormément utilisé dans le domaine financier, notamment dans la valorisation d’entreprise :
→ Il est donc plus facile d’utiliser cet indicateur pour comparer les entreprises entre elles.
Remarque : le Free Cash Flow est notamment utilisé dans la méthode du DCF (discounted cash flows), aussi appelée en français la méthode d’actualisation des flux de trésorerie. La formule pour calculer un flux net de trésorerie actualisé est :
La manière la plus simple d’effectuer un calcul de flux de trésorerie disponible (free cash flows) est la suivante :
Voyons alors comment calculer les Flux de Trésorerie liés à l’Activité (FTA) puis les Flux de Trésorerie liés à l’Investissement (FTI)
Pour le calcul des flux de trésorerie d’exploitation, il existe une méthode directe et une méthode indirecte pour calculer les Flux de Trésorerie liés à l’Activité.
Le principe de la méthode directe est simplement de regrouper l’ensemble des cash flows liés à l’activité, en “repartant de zéro”.
Cela fonctionne parfaitement pour une petite entreprise. Celle-ci va simplement synthétiser le travail de comptabilité de trésorerie effectué en regroupant l’ensemble des flux enregistrés.
On arrive à un tableau de ce type :
Cette méthode est la plus simple à comprendre, mais pas la plus simple à mettre en place.
Dès que l’entreprise grossit, la méthode indirecte est plus couramment utilisée.
Le principe de la méthode indirecte est de se dire que le résultat net (qui est la dernière ligne du compte de résultat), est assez proche des Free Cash Flow. Il vaut donc mieux repartir de celui-ci, plutôt que de refaire le travail de comptabilité de l’ensemble des flux.
Donc on va préférer repartir du résultat net puis faire les ajustements nécessaires pour arriver aux Free Cash Flow, plutôt que refaire tout le travail de la méthode directe.
Voilà ce que ça donne :
Remarque : Il est possible de voir des entreprises qui commencent, non pas du résultat net, mais de leur EBITDA ou encore de leur EBIT. Les ajustements sont alors différents mais cela revient au même.
Précisions sur les ajustements du résultat net au Free Cash Flow :
Premièrement, rappelons la formule du BFR (Besoin en Fonds de Roulement) :
Les trois indicateurs qui le composent (stocks, créances clients, dette fournisseurs) ont comme point commun de matérialiser une différence entre le résultat et le flux de trésorerie engendrés).
Les stocks ont été produits mais pas vendus. Ils ne sont pas encore pris en compte dans le compte de résultat car ils n’ont pas donné lieu à une vente mais ont représenté un flux de trésorerie négatif.
→ une augmentation des stocks doit donc mener à une baisse au niveau du tableau de flux de trésorerie.
Les créances clients : montant que les clients nous doivent pour une prestation déjà réalisée. Elles sont comptabilisées comme un produit positif au compte de résultat mais n’ont pas encore donné lieu à un flux de trésorerie positif pour autant.
→ une augmentation des créances clients doit donc mener à une baisse (produit pas encore perçu) au niveau du tableau de flux de trésorerie.
Les dettes fournisseurs : montant que l’on doit à nos prestataires pour une prestation déjà réalisée. Elles sont comptabilisées comme une perte au compte de résultat alors qu’elles n’ont pas donné lieu à un flux de trésorerie négatif pour autant.
→ une augmentation des dettes fournisseurs doit donc mener à un ajout au niveau du tableau de flux de trésorerie.
C’est pour cette raison qu’il est nécessaire de retrancher l’augmentation du BFR au résultat net au tableau de flux de trésorerie :
Ils sont soustraits au compte de résultat. Ils se traduisent par un impact négatif sur le résultat net. Alors qu’ils n’ont aucun impact sur la trésorerie. Il faut donc les rajouter.
Notons un impact indirect sur la trésorerie : en réduisant le résultat imposable, les dotations réduisent la base taxable, et donc les impôts de l’entreprise, qui sont bien un élément faisant partie de la trésorerie.
Ici, il suffit de soustraire les dépenses liées à l’investissement, les “CAPEX”. Cette dépense peut devenir un flux positif en cas de revente par exemple.
Ainsi, le calcul est le suivant :
La première manière est évidemment d’améliorer son résultat net : augmenter ses revenus, baisser ses coûts…
Mais ce que l’analyse des flux de trésorerie nous apporte réellement, c’est qu’il est possible d’améliorer sa trésorerie à résultat net égal :